Chapitre 1

Le banc

« Quand un homme marche vers son destin, il est bien souvent forcé de changer de direction ».

Paulo Coelho

Je suis assise sur ce banc en bois depuis une heure.

Je l’attends.

Le parc est à présent désert.

Je commence à grelotter de froid ou de désespoir, je ne sais pas.

Les deux sensations s’entremêlent.

Je patiente la peur au ventre.

Je l’aime de toute mon âme.

Pourquoi m’a-t-il oubliée ?

Pourtant ce n’est pas dans ses habitudes.

Je le connais, il a toujours été très ponctuel.

C’est ce qui m’angoisse.

Je crains qu’un malheur ne lui soit arrivé.

Je fixe désespérément mon portable dans l’espoir de recevoir un appel.

Non… rien.

J’écoute en boucle le message qui me débite régulièrement la même phrase : qu’il n’est pas disponible pour l’instant.

J’ai tenté de le joindre une bonne dizaine de fois.

En vain.

Je commence à haïr son portable.

Le soleil a décidé de quitter les lieux, j’analyse cela comme étant le signe de me lever pour quitter ce banc si cher à mon coeur.

Je soulève mon grand sac posé par terre, rempli de mes vêtements, de mes livres préférés et de mes deux trousses de toilette.

« Voyage voyage… » !

J’entends ce  refrain célèbre chanté par Désireless dans les années 80.

Je me réjouissais tant de partir !

J’avance avec peine, mon sac pèse de plus en plus lourd, sans évoquer le poids des livres bien entendu, il contient à présent trois tonnes de chagrin.

Effacés les futurs probables.

Avec mon amoureux : Hugo.

L’homme de ma vie.

Avec lui tout était devenu possible.

Avec lui j’avais eu envie de Vivre.  

Avec lui j’envisageais une autre vie.

Mais il n’est pas venu.

J’ai du mal à avancer, les larmes troublent ma vision et mes pieds peinent à avancer.

Mon esprit répète inlassablement :

« pourquoi, pourquoi … » ?

***